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Stop aux "ingrédients invisibles"

Mettons fin à l'impunité

Stop aux "ingrédients invisibles"

Accaparements de terres, pollution de l’eau et des sols, exploitation de personnes sous-payées, harcèlement sexuel... ces violations de droits humains restent souvent invisibles pour nous. Pourtant, elles se cachent dans nos produits laitiers, notre jus d’orange, notre café du matin et plus encore…  

Un projet de directive européenne pourrait tout changer... à condition que la France soutienne, au sein du Conseil de l'Union européenne, un texte à la hauteur des enjeux !

Une grande partie des aliments que nous achetons au supermarché sont produits au prix de graves violations de droits humains : accaparements de terres, salaires inférieurs au minimum vital, travail forcé, harcèlement sexuel...  Or ces conditions de production restent largement inconnues du grand public, et semblent laisser indifférents aussi bien les grossistes et les supermarchés que les pouvoirs publics en France et en Europe.

Esclaves des fraises

Au plus fort de la saison, jusqu’à 9 000 personnes s’activent dans les serres de la région de Manolada, en Grèce, d'où proviennent une grande partie des fraises consommées en Europe. La majorité de ces personnes viennent du Bangladesh et n’ont pas de papiers. Expulsables à tout moment, ces personnes reçoivent un salaire journalier d'une vingtaine d'euros. La plupart d'entre elles vivent dans des abris de fortune au milieu des champs, sans sanitaires ni eau courante. (Solomon, juin 2021)

Je dis NON à cet "ingrédient invisible"

D'où viennent les "ingrédients invisibles" ?

Aujourd’hui, les principaux acteurs du système alimentaire mondial sont de gigantesques entreprises de transformation et de commerce de produits alimentaires. Leur simple taille leur confère un immense pouvoir sur le marché.

Des relations commerciales déséquilibrées et des pratiques déloyales favorisent les plantations dont les coûts de production sont les plus bas et encouragent les mauvaises pratiques : rémunération inférieure au minimum légal, absence d'équipements de protection, absence de protection sociale, etc.
Ce sont par exemple les supermarchés Aldi, premiers distributeurs de bananes en Europe, qui fixent leurs prix d'achat pour les bananes, sans réelle possibilité de négociation pour les sociétés exportatrices, et encore moins pour les productrices et producteurs...

Sans un changement fondamental dans le comportement de ces entreprises, nous ne voyons aucun moyen d’améliorer le système alimentaire. Et sans encadrement légal, nous ne voyons pas comment leur comportement pourrait évoluer durablement.

De la déforestation dans le "corned beef"

Le Brésil est l’un des principaux pays exportateurs de boeuf, sous forme brute ou transformée. La manière la plus économique d'étendre les terres pâturées et d'augmenter la production de fourrage consiste à défricher la forêt ou la savane. Les terres indigènes, qui représentent 13% du territoire brésilien, sont très convoitées et les expropriations se multiplient. Elles s’accompagnent souvent de violences, voire de meurtres dont beaucoup restent impunis (Reporter Brasil, 2021).

Je dis NON à cet "ingrédient invisible"

Comment agir ?

Autant que possible, nous encourageons les personnes vivant en Europe à privilégier la consommation d'aliments produits dans de bonnes conditions, en se fiant aux labels les plus exigeants et en choisissant des circuits courts de distribution...

En faisant cela, nous pouvons priver les supermarchés et les grandes marques d'une partie de leur pouvoir, et leur montrer notre détermination à connaître les conditions de production de ce que nous mangeons... mais cela ne suffit pas. Les entreprises, les marchés et notre propre porte-monnaie nous fixent des limites.

La responsabilisation des consommatrices et des consommateurs détourne trop souvent l'attention du vrai problème : les modèles commerciaux actuels encouragent les entreprises les moins respectueuses de l'environnement, du droit du travail et des droits humains en général.

C'est pourquoi nous vous invitons à exiger de nouvelles règles du jeu !

"Les supermarchés exigent pour leurs client∙e∙s des fruits de grande qualité sans aucun défaut. Pourquoi n'exigeraient-ils pas une meilleure qualité de vie pour celles et ceux qui les produisent ?"

Maricela Guzmán, membre du syndicat ASTAC en Équateur

Nos demandes

L'adoption d'une directive européenne sur le devoir de vigilance des entreprises permettrait d'instaurer une traçabilité dans les chaînes d'approvisionnement, et de garantir l’accès à la justice pour les populations touchées par des violations de droits humains : travail forcé, salaires insuffisants pour vivre, violences sexistes et sexuelles, accaparements de terres, etc.

Or le projet de directive en cours de discussion comprend des lacunes importantes. Alors que les femmes sont affectées de manière différente et disproportionnée par les violations des droits dans les chaînes d'approvisionnement mondiales, le texte ne contient aucune recommandation spécifique. Il ne prête pas non plus attention aux difficultés accrues des personnes étrangères, notamment lorsqu'elles ne disposent pas d'un titre de séjour, ni aux violations de droits des peuples autochtones, ni aux menaces et mesures de rétorsion subies par les défenseuses et défenseurs des droits humains ou de l'environnement.

Avec ses partenaires en France et en Europe, ActionAid France milite notamment pour que le projet de directive engage effectivement la responsabilité des supermarchés et des entreprises agro-alimentaires et ne fragilise pas leurs fournisseurs, reconnaisse les violences et les discriminations fondées sur le genre comme de graves atteintes aux droits humains, garantisse des indemnisations adéquates aux victimes, sans faire reposer sur elles la « charge de la preuve », et prévoie un réel contrôle des mesures prises.

A qui s'adresse cette pétition ?

La proposition de directive européenne est actuellement en cours de négociation. C'est un moment crucial et la France, qui a adopté en mars 2017 une première loi historique sur le "devoir de vigilance" des multinationales, doit soutenir une directive ambitieuse.

Nous vous proposons d'interpeller, avec nous, M. Emmanuel Macron, Président de la République, pour que la France soutienne activement l'adoption d'une telle directive au sein du Conseil de l'Union européenne.

 

LIRE LA LETTRE DE l'APPEL URGENT

Lettre de pétition

Monsieur le Président,

La France a adopté, en mars 2017, une première loi historique sur le devoir de vigilance des grandes entreprises et vous vous êtes vous-même engagé, en janvier dernier, à « rebâtir un élan fondateur afin de repenser la vocation humaniste de l'Europe ».

Dans cet esprit, je vous prie instamment d'intervenir pour que la France contribue à l'adoption d'une directive européenne imposant aux entreprises de se montrer vigilantes sur le respect de l'environnement et des droits humains.

Cette législation européenne devrait a minima :

  • engager la responsabilité civile des entreprises et notamment des supermarchés en cas de violations des droits humains dans l'ensemble de leurs chaînes de valeur ;
  • intégrer une dimension de genre et garantir des indemnisations adéquates aux victimes d'abus, sur qui ne doit pas reposer la « charge de la preuve » ;
  • prévoir un mécanisme de contrôle des mesures prises par les entreprises pour s'assurer du respect des droits humains, assorti de sanctions en cas de manquement.

Dans l’espoir que la France permettra l'adoption d'une directive à la hauteur des enjeux, je vous prie de croire en l’assurance de toute ma considération.